Je reviens tout juste d’Amboise, où j’ai passé plusieurs jours dans l’hospitalité chaleureuse de son vieux château, partageant une douce intimité avec un illustre captif. Plus que beaucoup d’autres, je crois désormais mieux connaître et apprécier Abd-el-Kader.

Cependant, à mon retour à Bordeaux et tout au long de mon chemin, je rencontre une multitude de personnes respectables, dignes de confiance, mais qui se forment une idée erronée et incomplète de cet homme exceptionnel. Par conséquent, elles contribuent, souvent à leur insu, à retarder l’heure, encore incertaine, où justice lui sera enfin rendue.

Je suis convaincu, au contraire, que si tous en France connaissaient Abd-el-Kader aussi bien que je le connais maintenant, ce moment tant attendu ne tarderait plus à arriver.