‘Abderrahman Ibn Ahmad Al-Kawâkibî écrit :
« La question de la régression est apparue il y a plus de 1000 ans, avec la décadence des peuples musulmans dans tous les domaines, au point que certaines nations nous surpassèrent dans les sciences et les arts qui illuminent les connaissances. Elles consolidèrent leur puissance et étendirent leur influence sur de nombreux territoires, musulmans comme non musulmans. Pendant ce temps, les musulmans demeurèrent dans leur torpeur, laquelle finit par se répandre dans tous les aspects de l’empire islamique. Ce qui a protégé la splendeur de cette religion à travers les siècles, c’est la force de ses fondements. »

Figure majeure du réformisme arabo-musulman, Al-Kawâkibî rédigea, sous le pseudonyme de Sayyid Al-Furâtî, le livre La Mère des Cités (Umm Al-Qurâ). Dans cet ouvrage, il imagina un congrès international se réunissant à La Mecque en 1898, le berceau de l’islam. Ce rassemblement fictif réunissait vingt-deux savants des contrées musulmanes, venus débattre des causes de la décadence du monde musulman et des moyens d’y remédier.

Par ce récit imaginé, Al-Kawâkibî exposait ses idées réformistes de manière innovante, offrant une réflexion profonde et audacieuse sur les défis de l’époque.